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Déclaration des droits et des bienfaits du toucher par Jean-Louis Abrassart

Le toucher appartient au patrimoine de l’humanité


En tant qu’expression d’un besoin d’interaction, le toucher est un moyen de communication naturel, essentiel et fondamental présent dans toutes les civilisations. Le droit au toucher l’autre s’appuie sur la nécessité et la liberté d’établir des relations entre les êtres humains. Toute communauté humaine, toute culture se fonde sur les interactions interpersonnelles et collectives dont le toucher fait partie au même titre que le regard, l’écoute, le langage. De nombreux rituels culturels de reconnaissance, de partage, de célébration font appel au toucher. Le droit de toucher une personne consentante pour créer, maintenir, enrichir une relation, permettre un développement de la personne optimal, lui offrir un bien-être, est un droit de naissance pour tout être humain.

 

Le toucher est un besoin social


Le toucher crée, manifeste et entretient le lien social. Il symbolise la fraternité et l’entente. Il contribue à l’acceptation et à la valorisation de l’autre, concourt aux échanges intimes, familiaux, et communautaires.
L’évolution de notre société de plus en plus technique et de plus en plus virtuelle, le relâchement des liens sociaux traditionnels amènent de plus en plus de personnes à vivre dans la solitude, l’isolement, la marginalité.
Le droit de toucher une personne consentante pour lui manifester de la solidarité, du soutien, du réconfort, de la reconnaissance, de la sollicitude, de la présence, de l’aide, du soulagement, du bien-être, est un acquis démocratique qui contribue à un devoir citoyen pour une société plus fraternelle et solidaire.

 

Le toucher contribue au bien-être physique


L’impact sensoriel d’un contact attentionné par le toucher est nécessaire et bénéfique au corps. Les enfants privés de toucher présentent des retards de socialisation, d’apprentissage et de développement physique. Un toucher attentionné et bienveillant contribue à une détente, à une récupération et à une sollicitation du corps qui ne peuvent être que profitable à la santé. Alors que chacun s’accorde à dire que de nombreux troubles physiques sont liés à des conditions de vie stressantes et que les français sont les plus gros consommateurs au monde de tranquillisants, le toucher et ses corollaires, les soins esthétiques et le modelage du corps, en tant qu’outils de détente, de récupération et de sollicitation corporelle s’offrent comme une alternative pour un mieux-être corporel.

 

Le toucher participe à l’équilibre personnel


Sur un plan psychologique, l’importance de la mise en œuvre d’un toucher réconfortant, rassurant et apaisant est de plus en plus admise auprès des femmes enceintes, pour les soins aux jeunes enfants ainsi que dans l’accompagnement en fin de vie. Le toucher respectant un protocole de techniques adaptées, engendre une meilleure conscience, une plus grande écoute du corps, de soi et de ses besoins. Il participe ainsi à un équilibre intérieur global.
Nombre de nos contemporains ont souffert d’un déficit en quantité et ou en qualité de contacts corporels (si ce n’est de vécus abusifs et pathologiques) qui les handicape dans leur confiance en eux, leur élan de vie et leurs projets personnels. La mise en œuvre dans une relation d’aide d’un toucher attentionné et réparateur permet à celui qui le reçoit de maintenir son équilibre personnel et de mieux gérer sa vie, en particulier pour les personnes traversant des situations difficiles.

 

Le toucher favorise l’épanouissement relationnel


Dans les relations humaines, le toucher est un mode essentiel de communication non verbale qui favorise l’expression et le partage des sentiments mais aussi renvoie à l’intimité, au respect et au territoire de chacun. Au moment où hommes et femmes, parents et enfants redéfinissent leur place mutuelle et se plaignent conjointement de liens d’affection et de compréhension mutuelle insatisfaisants, le vécu du toucher favorise la perception et l’acquisition de valeurs essentielles telles l’attention à l’autre et à son corps, la prévenance, la confiance mutuelle, l’intégrité et le respect.
La pratique des soins du corps en complémentarité à des soins médicaux ou pas, en dehors de toute visée médicale ou para médicale contribue à l’instauration de modes relationnels plus satisfaisants.
En cette période où beaucoup de nos concitoyens recherchent des moyens de se sentir mieux dans leur corps, dans leur tête et dans leur vie, la pratique du toucher et des soins du corps en tant qu’outils de bien-être, d’équilibre personnel, d’épanouissement relationnel, d’apprentissage d’un mieux vivre et de soutien socioculturel est un élément fondamental de réponse.
 

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