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Le massage dans la maladie, les moments de démence ou à la fin de la vie
 

En 2013 j'ai quitté mon métier d'infirmière dans les services hospitaliers, pour me consacrer à des soins plus personnalisés qui sont un excellent complémént,à la prise en charge assurée par les professionnels de l'aide et des soins médicaux et paramédicaux.  Je me déplace dans les institutions ou à domicile, à la demande de personnes ou de familles qui, dans les moments de grande solitude intérieure désirent se ressourcer dans la paix et la douceur et bénéficier de cet accompagnement. Les séances peuvent durer de 30mn à 1h30 selon la demande de l'instant présent

Beaucoup de personnes n'ont jamais été massées de leur vie; La délicatesse, ma chaleur humaine et le respect de l'autre est donc une priorité absolue pour moi. Je peux aussi prendre soin seulement par imposition des mains dont les bienfaits sont aussi tangibles et permettent aux personnes de rester habillées et d'être rassurées juste par une présence.

Le massage et l'énergie de mon coeur qui me traverse jusque dans mes mains, cette présence et ce soutien à l'autre impliquent de grands bienfaits sur les plans anatomique, physioloqique, psychologique  et spirituel. 

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LE MASSAGE sur le plan physiologique permet la libération d'endorphines.  Il est donc analgésique, et donne des sensations agréables ressenties comme un apaisement par les patients qui souffrent continuellement. Cette stimulation de la peau déclenche une activité cérébrale dont l’effet en retour provoque un accroissement de sa sensibilité et de sa réceptivité. Les douleurs sont aussi l’expression d’une souffrance, le massage favorise le relâchement des tensions, abaisse le niveau des défenses et donc invite la personne à accéder au mode verbal. Le fait d’être touché permet au patient d’exister, d’être reconnu dans son corps malade et douloureux.

 

Le massage nous touche bien au-delà de la peau, des muscles, des organes profonds : il nous atteint dans la totalité de notre être, il aide à la prise de conscience de notre unité corporelle : car cette façon de faire prend en compte la personne dans sa globalité, dans son histoire. La manière de réaliser le massage est basée sur des gestes simples, englobant, reliant, unifiant les différentes parties du corps. C'est un art de vivre, sans discrimination d’âge, de sexe ou de catégorie sociale.

 

Sur le plan anatomique, il permet de ressentir les limites de son corps, de rétablir un schéma corporel perturbé par la maladie, les rayons, les chimiothérapies, les chirurgies multiples et les traumatismes, de retrouver son identité, de redonner une image de soi positive par une prise de conscience du corps réel. Masser, c’est chercher à rétablir l’unité de la personne, qui doit être une entité unifiée, mais qui est, trop souvent, dissociée : nous allons avec son corps et non contre lui, dans le respect du rythme et de son intimité. Le massage vise à réhabiliter ce sens du toucher pour un développement des potentiels de la personne. Il l’aide à percevoir son corps, d’appréhender ses douleurs, ses amputations différemment, il renforce l’équilibre en apportant un meilleur état psychologique.

Le massage suscite un état de détente, relaxation, de sécurité, de confiance, il enrichit la relation et donne du sens pour aider une personne à lâcher ses peurs, ses angoisses, ses raideurs. Il y a aussi dans ce toucher quelque chose qui est de l'ordre de la réparation d'une vie et de relations douloureuses ou de son histoire...  Dans cet espace relationnel, la communication non verbale aide à percevoir l’unité corporelle puis à la mise en mots du ressenti. Et, Il est possible d’établir des liens, à donner du sens à ce toucher relationnel ; Dans cette communication tactile, l'aisance et l'honnêteté du soignant impliquent le vouloir d'innover, d'oser la tendresse et d'autres gestes emprunts de prévenance de pudeur, de délicatesse ...  Intégrer le massage et le toucher dans la relation d'aide est un moyen de favoriser la parole quand elle est difficile. C'est un moyen de communication à part entière... Ce qui importe, n'est pas la technique mais la manière de l'utiliser et d'aller à la rencontre de la personne en soins. Parfois, la présence silencieuse, le contact établi de main à main, de regard à regard, représente la seule communication, une aide, un soutien, un accompagnement .

 

Souvent, les gens, les familles sont confrontés à la souffrance morale du malade, qui rend impuissant à répondre... Ils passent par des stratégies d'adaptation comme la fuite, l'évitement, la rationalisation... Le massage, ou seulement le toucher d'une main sur l'épaule, un serrement de main, un regard dans une intention et attention particulière et bienveillante, sont des gestes simples qui témoignent de la sympathie, de la compréhension, de l'amour ... Et qui rassurent dans le respect des étapes..  Ce toucher, cette sensibilité riche et fine, permet de réconcilier des êtres face à leurs mécanismes défensifs.

texte issu des écrits de Rolande Duboisset infirmière, formatrice et accompagnatrice.

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